À l’aube de 2025, le secteur du transport de marchandises est plus que jamais à la croisée des chemins. Pressions réglementaires accrues, attentes renouvelées des consommateurs et innovations technologiques profondes réorientent totalement les pratiques logistiques. Les entreprises telles que Geodis, La Poste, DB Schenker ou encore Bolloré Logistics ont amorcé une transition stratégique vers une logistique verte, visant non seulement à réduire leur empreinte carbone mais aussi à répondre à un marché exigeant en matière de durabilité. Cette transformation, au cœur des réflexions économiques et écologiques, conjugue exigence opérationnelle, impératif environnemental et responsabilité sociale. À travers des modes de transport décarbonés, une digitalisation accrue et une organisation repensée des flux, la logistique verte devient donc un levier clé pour une industrie plus respectueuse des ressources tout en restant performante.
Les fondamentaux de la logistique verte dans le transport de marchandises
La logistique verte repose sur un socle de principes destinés à minimiser l’impact environnemental à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, du départ des marchandises jusqu’à leur livraison. Comprendre ces fondamentaux est essentiel pour saisir les changements profonds qui structurent le transport de marchandises en 2025.
Définition et enjeux clés
La logistique verte consiste à intégrer des pratiques écoresponsables visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, économiser les ressources naturelles et limiter la production de déchets dans les opérations logistiques. Elle s’appuie sur :
- l’optimisation des itinéraires et chargements pour réduire les kilomètres à vide,
- l’utilisation de véhicules à faibles émissions, électriques ou à hydrogène,
- la gestion plus durable des emballages avec des matériaux recyclables ou réutilisables,
- l’intégration de technologies digitales pour améliorer la traçabilité et la transparence.
Ces éléments répondent aussi bien à une exigence réglementaire, notamment avec l’application dès 2025 de mesures comme les taxes carbone aux frontières ou l’élargissement des zones à faibles émissions, qu’à une demande accrue des clients, sensibles à l’impact écologique de leurs achats. Par exemple, plusieurs grandes entreprises comme CMA CGM ou XPO Logistics investissent massivement dans ces solutions pour garantir un transport moins polluant tout en maintenant leur compétitivité.
Les obligations réglementaires : un moteur décisif
Le cadre réglementaire joue un rôle déterminant dans la généralisation de la logistique verte. En Europe, le Pacte vert vise la neutralité carbone d’ici 2050, avec plusieurs étapes intermédiaires imposant des changements dès cette année. Les acteurs du transport doivent :
- Mettre en place un reporting extra-financier attestant leurs performances environnementales,
- Respecter les normes d’émissions dans les zones urbaines, renforçant les restrictions pour les véhicules polluants,
- Adopter des solutions permettant de réduire l’empreinte carbone globale de leurs opérations, notamment via un recours accru au transport intermodal.
Des entreprises comme SNCF Logistics, pionnière sur le transport ferroviaire combiné, mettent en œuvre ces stratégies en parallèle d’une digitalisation avancée des processus, facilitant ainsi le contrôle des impacts. Ne pas suivre ces obligations risque fort d’entraîner des sanctions financières mais également une dégradation de l’image auprès des partenaires et clients.
Optimisation des ressources et réduction des déchets
La gestion efficace des flux est aussi un pilier fondamental. Les opérateurs doivent optimiser aussi bien le chargement des véhicules que les tournées pour éviter les trajets à vide. Par exemple, La Poste utilise des algorithmes sophistiqués pour planifier ses livraisons urbaines en minimisant les distances parcourues et favorisant les véhicules électriques en centre-ville.
- Réduction des déchets d’emballage : préférence donnée aux matériaux réutilisables, à la réduction des emballages surdimensionnés,
- Gestion rigoureuse des entrepôts : automatisation pour limiter les déplacements inutiles et accélérer le traitement,
- Adoption d’une économie circulaire : valorisation des emballages et des produits en fin de vie via la logistique inverse.
De telles pratiques contribuent à renforcer la performance tout en réduisant significativement l’impact environnemental.

Technologies innovantes et digitalisation : leviers majeurs pour une logistique plus verte
En 2025, la digitalisation se positionne comme une alliée incontournable pour déployer une logistique verte efficace, tout en maintenant des niveaux élevés de productivité et en réduisant les couts.
Automatisation intelligente et systèmes de gestion avancés
L’automatisation des entrepôts via des robots intelligents simplifie la préparation des commandes, limitant les erreurs et réduisant les trajets inutiles. Ces systèmes, couplés à des logiciels WMS (Warehouse Management System) performants, optimisent les flux depuis la réception jusqu’à l’expédition.
- Meilleure gestion des stocks en temps réel,
- Réduction des retours grâce à une traçabilité accrue,
- Planification fine des expéditions, minimisant les trajets vides.
Des acteurs logistiques comme Gefco et STEF ont largement investi dans ces technologies pour améliorer leur efficience environnementale.
Big Data, IA et optimisation des itinéraires
L’exploitation des données massives et l’intelligence artificielle permettent désormais de simuler et optimiser les trajets en temps réel, prenant en compte les contraintes routières, climatiques et les priorités de livraison. Cette innovation réduit la consommation de carburant et les émissions polluantes à long terme.
Transition énergétique : vers une flotte décarbonée
Les acteurs de la logistique, tels que Bolloré Logistics, CMA CGM ou Transdev, s’engagent dans la transition énergétique en adoptant :
- Des véhicules électriques ou hybrides pour les déplacements urbains et régionaux,
- Des camions à hydrogène pour le transport longue distance,
- De nouveaux carburants alternatifs moins polluants (biocarburants, gaz naturel).
Ce virage indispensable favorise la réduction de l’empreinte carbone et s’inscrit dans un cadre national et européen ambitieux. L’investissement massif dans des infrastructures de recharge et d’approvisionnement est également un facteur clé, dont bénéficient notamment La Poste et SNCF Logistics.

Pratiques opérationnelles et retours d’expérience des leaders du secteur en 2025
L’application concrète des principes de logistique verte dans des entreprises de renom illustre les gains possibles en matière de durabilité et de performance.
Geodis : une ambition forte vers la neutralité carbone
Geodis est un parfait exemple d’entreprise qui a redéfini ses process logistiques en s’appuyant sur :
- Le développement du transport intermodal, avec un recours accru au rail et au fluvial,
- L’utilisation massive de véhicules propres dans ses flottes urbaines,
- La digitalisation de ses systèmes pour anticiper la demande et ajuster en temps réel ses capacités.
Ce dispositif permet à Geodis de réduire de manière significative ses émissions tout en maintenant des performances d’excellence. L’entreprise collabore étroitement avec ses clients pour intégrer des critères environnementaux dans le choix des fournisseurs, favorisant une approche plus responsable à l’ensemble de la chaîne.
Bolloré Logistics et DB Schenker : innovation et éco-conception
Bolloré Logistics a intégré de manière systématique :
- Des emballages recyclables à 100 % et des solutions de logistique inverse performantes,
- Des plateformes logistiques à énergie positive, utilisant panneaux solaires et systèmes de récupération énergétique,
- Un suivi environnemental précis grâce à la digitalisation avancée.
De son côté, DB Schenker mise sur l’innovation avec des projets pilotes de véhicules autonomes et un développement intensif du transport ferroviaire. Ces initiatives permettent non seulement de diminuer l’empreinte écologique mais aussi d’anticiper les tendances réglementaires futures.
La Poste et STEF : vers des livraisons urbaines responsables
La Poste adapte sa flotte en privilégiant désormais majoritairement des véhicules électriques pour ses livraisons en centre-ville. STEF, spécialiste de la logistique du froid, optimise ses tournées grâce à des logiciels intelligents qui minimisent les trajets à vide et garantissent la fraîcheur des produits tout en limitant la consommation d’énergie.
Entreprise | Initiatives écoresponsables | Impacts observés |
---|---|---|
Geodis | Transport intermodal renforcé, digitalisation | Réduction CO2 de 20%, meilleure réactivité |
Bolloré Logistics | Emballages recyclables, plateformes énergie positive | Diminution déchets, économie d’énergie 15% |
DB Schenker | Véhicules autonomes, développement ferroviaire | Moins d’émissions, anticipation réglementaire |
La Poste | Flotte électrique, planification tournée optimisée | Moins de pollution urbaine, efficacité accrue |
STEF | Logiciels d’optimisation, logistique du froid durable | Réduction consommation énergie, coûts maîtrisés |
Les défis et opportunités de la logistique verte face aux attentes des consommateurs et partenaires
La transition écologique dans le transport de marchandises s’accompagne de nouveaux enjeux liés à la perception et aux exigences des différents acteurs de la chaîne logistique.
Demandes accrues de transparence et responsabilité
Les consommateurs, qu’ils soient particuliers ou entreprises, manifestent désormais un attachement fort à l’écologie. Selon des études récentes, près de 70 % des clients seraient prêts à payer davantage pour des produits livrés par des modes de transport écologiques. Cette donnée exerce une influence majeure sur les stratégies des transporteurs, qui doivent garantir :
- Une transparence complète sur l’origine, le mode et l’impact environnemental des livraisons,
- Une traçabilité assurée grâce à la digitalisation des données,
- Une amélioration constante des performances vertes pour répondre aux normes et attentes.
Les entreprises comme CMA CGM ou XPO Logistics investissent donc dans cette transparence pour renforcer leur attractivité et différencier leur offre.
Pression des partenaires et intégration des critères RSE
Les fournisseurs et partenaires sont eux aussi soumis à des exigences croissantes, notamment en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE). Les critères RSE sont intégrés aujourd’hui dans les appels d’offres et les contrats, poussant les acteurs logistiques à :
- Mener des audits carbone réguliers pour identifier les sources d’émissions,
- Collaborer avec des fournisseurs adoptant des pratiques durables,
- Développer des circuits courts et favoriser le transport local quand c’est possible.
Ces exigences obligent les entreprises à renforcer leurs compétences en logistique verte, renforçant l’importance de formations spécialisées pour les futurs professionnels du secteur.

Les compétences indispensables des professionnels de la supply chain en 2025
Avec ces mutations, les métiers du transport et de la logistique évoluent rapidement. Les entreprises recherchent des profils capables de :
- Conduire des projets de logistique durable et efficacité énergétique,
- Réaliser des audits environnementaux précis et interpréter les données,
- Appliquer des solutions technologiques avancées pour optimiser les flux,
- Dialoguer avec les parties prenantes pour valoriser les engagements RSE.
Les formations comme le MBA Management de la Supply Chain de MBway sont adaptées à ces enjeux, formant en alternance des professionnels compétents pour accompagner cette transition stratégique.
Chronologie de la logistique verte dans le transport de marchandises (2020 – 2050)
FAQ essentielle sur la logistique verte dans le transport de marchandises
Quels sont les principaux avantages économiques de la logistique verte ?
Au-delà de l’impact environnemental, la logistique verte permet de réaliser des économies sur les consommations énergétiques, d’optimiser l’utilisation des véhicules et d’accroître la satisfaction client grâce à une meilleure transparence.
Comment les entreprises intègrent-elles les carburants alternatifs dans leur flotte ?
Les organisations adoptent progressivement des véhicules électriques en milieu urbain et des camions à hydrogène pour les trajets longs, tout en investissant dans des infrastructures de recharge adaptées.
Quels secteurs logistiques sont les plus concernés par la logistique verte ?
Le transport de marchandises, la gestion des entrepôts et la distribution urbaine sont particulièrement impactés, notamment dans les secteurs alimentaires, pharmaceutiques et de la grande distribution.
La digitalisation est-elle obligatoire pour une logistique verte ?
Elle n’est pas strictement obligatoire, mais elle est fortement recommandée car elle permet d’optimiser les flux, d’améliorer la traçabilité et de réduire les erreurs, donc d’abaisser l’empreinte carbone.
Comment la logistique verte favorise-t-elle l’économie circulaire ?
En intégrant la gestion des retours, le recyclage des emballages et la valorisation des matériaux, la logistique verte promeut un cycle de vie prolongé des ressources dans la chaîne logistique.
Pour approfondir ces sujets, consultez les ressources sur la logistique verte et ses bénéfices ou sur l’anticipation des changements réglementaires.